Ferme Vitry aux Loges

21 février 1987 : Arrestation des activistes d’Action Directe

C’est dans une ferme de Vitry-aux-Loges que s’est déroulée l’arrestation des dirigeants du mouvement Action Directe
21/02/1987

C’est à Vitry-aux-Loges, le samedi 21 février 1987, à 20h55, que les policiers d’élite du Raid lancent l’assaut sur la ferme de la Chênetière qui servait de base arrière aux 4 principaux responsables de la branche internationaliste d’Action Directe.

Dans cette ferme isolée vivaient Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon, dirigeants du mouvement terroriste Action directe. Sont arrêtés en même temps leurs visiteurs du week-end, Joëlle Aubron et Georges Cipriani, également recherchés.

Les inspecteurs font main basse sur 400 000 Francs, et découvrent également des devises étrangères, 8 armes, 30 kilos d’explosifs et des documents incriminants.

Une chambre de la ferme a été transformée en « prison populaire », et les enquêteurs découvrent une liste de personnalités à enlever. Le groupe avait l’intention d’enlever, de séquestrer puis de « juger » une personnalité afin de « négocier » la libération de Régis Scheicher, un autre chef d’Action Directe qui devait comparaître devant la Cour d’Assises de Paris.

Les habitants découvrent alors qu’ils ont, à leur insu, abrité des terroristes. La stupéfaction est d’autant plus grande que, depuis trois ans qu’il vivait là, le couple Rouillan-Ménigon avait commencé à s’intégrer dans la vie locale.

Recherchés par toutes les polices de France, il aura fallu quatre ans de traque qui ont pris fin au cœur de la Sologne avec l’arrestation des chefs « historiques » du groupe terroriste d’extrême gauche, créé en 1979 et qui a lancé pas moins de 80 actions terroristes en 7 ans.

L’acte le plus retentissant du groupe Action Directe a été le meurtre de Georges Besse, PDG de Renault, le 17 novembre 1986, dont l’exécution a été menée par Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon. Des documents et la serviette de George Besse seront retrouvés dans la ferme lors de la perquisition.

L'organisation Action Directe, ou le « terrorisme à la française », qui a marqué les années 80, a été décapitée lors de cette arrestation et ne s'en relèvera pas.

Les 4 activistes ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de dix-huit ans. 

 

Sources :

La République du Centre - 19/02/2017