Anciens réacteurs - IRSN

17 octobre 1969 : Fusion partielle du cœur du réacteur de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux

Une erreur de manipulation de chargement de combustibles entraîne la fusion de 50 kg d’uranium dans le cœur du réacteur A1
17/10/1969
Accident nucléaire 1969-1980

 

Le 17 octobre 1969, suite à une erreur de commande de la part du personnel nucléaire, un appareil chargé du déplacement des combustibles introduit par erreur un organe de réglage de débit au-dessus d’éléments combustibles déjà chargés dans un canal du cœur du réacteur.

Le réacteur étant en puissance, le système de refroidissement des éléments combustibles est altéré, ce qui provoque une élévation de la température au cœur du réacteur, entraînant la fusion des éléments combustibles. La radioactivité dégagée par cette fusion entraîne l’arrêt automatique du réacteur.

Les conséquences radiologiques restent limitées, dans la mesure où les éléments combustibles étant juste chargés dans le réacteur, l’uranium est très faiblement irradié.

Une importante et complexe opération de nettoyage est réalisée plusieurs jours après l’accident, le temps que les combustibles refroidissent. 47 kg d’uranium sont ainsi récupérés, grâce notamment à des robots commandés à distance spécialement conçus pour l’occasion.

Les travaux les plus sensibles sont réalisés par des centaines d’opérateurs de nettoyage nucléaire qui se relaient dans le cœur du réacteur dans des conditions difficiles. Equipés de plusieurs combinaisons de radioprotection et d’un masque, ils sont attachés par une corde autour de la taille et se hissent dans l’enceinte du réacteur par un trou percé dans une épaisse plaque d’acier. Ils raclent l’uranium fondu avec différents outils puis remontent au bout de quelques minutes : leur temps d’intervention est en effet limité en raison de l’exposition à la radioactivité malgré les équipements. Quelques minutes suffisent en effet pour atteindre les doses annuelles maximales autorisées pour les travailleurs du nucléaire. C’est la raison pour laquelle chaque opérateur ne fait qu’un passage, et que le nombre de travailleurs impliqués dans ces opérations de nettoyage est important.

L’installation redémarre le 16 octobre 1970, soit un an après l’accident.

Les mesures et prélèvements réalisés hors du site n’ont pas révélé d’anomalie dans les niveaux de radioactivité ambiante. Cet accident a été classé au niveau 4 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires) qui en compte 7.

 

Sources :

http://www.irsn.fr/FR/connaissances/Environnement/expertises-incidents-accidents/rejets-plutonium-accident-Saint-Laurent/Pages/1-accident-Saint-Laurent-des-Eaux-1969-1980.aspx#.Wst8qH1Rby0

http://www.lepoint.fr/societe/le-jour-ou-la-france-a-frole-le-pire-22-03-2011-1316269_23.php

http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_NI_Accidents-Saint-Laurent-des-Eaux-1969-1980_20150518.pdf

http://www.irsn.fr/fr/actualites_presse/actualites/pages/20150518_accidents-1980-1969-reacteurs-saint-laurent-des-eaux.aspx#.WuLGp31Rby0